Mes dilemmes écolos en temps de pandémie

En mettant à jour la FAQ du blogue cet été, cette partie de ma réponse à « Quelle est ta définition du mode de vie zéro déchet? » a particulièrement attiré mon attention :

« Je revois mes limites au besoin et, surtout, j’essaie de ne pas culpabiliser d’en avoir! Bien sûr, il faut s’adapter aux circonstances du moment : on a tous des hauts et des bas! »

Je planifiais déjà d’aborder le sujet de mes changements d’habitudes quelques semaines après le début de la pandémie actuelle (COVID-19, pour celles et ceux qui lisent dans le futur!). Je planifiais déjà d’aborder le sujet de mes changements d’habitudes quelques semaines après le début de la pandémie actuelle, mais j’ai attendu d’avoir un peu plus de recul avant de publier.

Sans surprise, mes habitudes de consommation ont pris un sacré coup de pelle dans la gueule. Et je suis encore en train de gérer le retour à mon (nouveau) normal.

Évidemment, j’utilise des masques en tissu lavables.

Impact de la crise sur mon quotidien

Les mesures de confinement n’ont pas changé grand-chose à ma vie quotidienne : je suis pigiste et travaille déjà majoritairement de chez moi depuis octobre 2019. Mes principales sorties étaient d’aller à l’épicerie une fois par 1-1½ semaine et d’aller marcher.

Par contre, les mesures de distanciation physique ont eu des impacts sur ma façon de consommer. Autant du côté de l’alimentation que des côtés de l’information et du divertissement.

Ma production de déchets

Épicerie

Parce que la santé mentale est aussi (sinon plus) importante que la santé physique, j’ai décidé de lâcher prise sur une chose : l’épicerie, la source principale du peu de déchets que je fais rentrer chez moi.

Une de mes colocs est diabétique et est donc techniquement plus à risque de contracter le virus, l’autre tombe très facilement malade et travaille dans le milieu de la santé. Les deux étaient malades pendant les premières semaines du confinement, alors j’ai décidé de ne pas prendre de risque et de sortir le moins possible (c’était l’époque où on en savait encore très peu sur le virus) et d’acheter en gros des aliments que je consomme souvent pour limiter les commandes et éviter autant de déchets que possible.

Ma santé et celle de mes proches passeront toujours avant le contenu de ma poubelle. Je vous rassure : le confinement est plus proche de la routine que du sacrifice en ce qui me concerne! 😉

Pollo inspectant une de mes livraisons. Oui, y’a des chips. Pis c’est arrivé que deux fois que j’en ai commandé. 😛

J’ai fait mon épicerie en ligne jusqu’au mois d’août, mais j’avais un peu repris mes habitudes en septembre… Avec la deuxième vague qui commence à nous rentrer dedans pour vrai (RIP Noël!), j’admets que j’ai recommencé à faire mon épicerie en ligne.

Toutefois, ç’a un point très positif sur ma santé : je mange tellement mieux depuis que je fais mon épicerie en ligne! Je n’ai pas d’auto, alors je fais des petites épiceries en temps normal. Et comme j’aime pas faire l’épicerie, j’y allais une fois par semaine. Je mangeais donc ben des pâtes et pas assez de fruits et légumes.

Ne pas avoir à me soucier de si j’vais être capable de ramener autant de bouffe chez moi à pied avec 2-3 sacs fait en sorte que je commande beaucoup plus de légumes qu’avant. Pis comme je déteste gaspiller, je mange toute! 😋🥦


J’ai testé le service de livraison de deux grandes bannières. La première : Metro. Ma commande fut livrée dans des sacs en plastique et les fruits et légumes en vrac étaient dans des sacs en plastique même s’il y avait qu’un seul item…

Déçue d’avoir autant de sacs en plastique entre les mains, j’ai fait ma deuxième commande en ligne avec IGA. Ma commande fut livrée dans des sacs en papier (qu’on réutilise pour notre bac à matières organiques). Pour chaque commande, je demande d’éviter les sacs en plastique pour les fruits et légumes en vrac si possible en commentaire et j’en ai jamais eu (sauf pour un casseau de fraises, et même là je les ai reçues dans un petit sac en papier la première fois!).

Bref, je suis restée avec IGA. (#pasunepub)

Normalement, je fais très peu de réserves parce que quand je le faisais les premières années que j’étais en appart, je gaspillais plus. J’ai dû recommencer à le faire ces derniers mois pour (essayer de) limiter mes commandes à une fois toutes les deux semaines. Ces réserves sont surtout des produits en conserve ou congelés. J’en ai fait moins cet été vu que la crise était plus sous contrôle.

Et j’ai parfois dû faire de petits « sacrifices » pour des raisons économiques. Comme plusieurs personnes, j’ai eu beaucoup moins d’entrées d’argent ces derniers mois, alors j’ai essayé d’utiliser la PCU (Prestatione canadienne d’urgence) intelligemment. #I’mAnAdultNow

Par exemple, j’achète normalement mes clémentines dans la section en vrac, mais c’est arrivé à quelques reprises que j’en achète en filets (voir photo ci-dessus) ou en petites caisses parce que ça revenait moins cher. Pis des clémentines, ça se conserve quand même longtemps, donc j’ai opté pour l’achat en gros même si ça venait avec des déchets.

Comme je n’achetais pas d’aliments en vrac au printemps et cet été, je me suis concentrée sur la réduction du gaspillage alimentaire au maximum en utilisant ce que j’avais déjà au frigo, dans mes congélateurs et mon garde-manger. J’ai acheté en gros (emballage réutilisable, recyclable ou compostable) des aliments que je consomme régulièrement et essayé d’acheter local lorsque possible.

J’achète peu de produits transformés, mais quand je le fais, j’essaie de choisir des produits locaux. Par exemple, quand je me fais de la pizza maison, je privilégie les saucisses et fromages de Gusta, qui sont produit à Montréal. J’essaie de faire pareil pour les produits frais lorsque possible.

Restaurants

Manger du resto est une dépense peu courante dans mon budget. Mais mes colocs et moi, on s’est fait quelques soirées resto de plus qu’à l’habitude pendant les premières semaines de confinement. Ça a généré un peu de styromousse, mais j’avais un peu plus de lousse financièrement à ce moment-là alors je me suis gâté avec quelques congés de souper. 😉

Ma démarche minimaliste

Désencombrement digital

Réseaux sociaux

Une autre de mes résolutions de 2020 qui a eu la vie dure au début du confinement : ma démarche pour devenir une minimaliste digitale. Mon temps d’utilisation des réseaux sociaux (Instagram et Facebook) a beaucoup augmenté pendant les deux premières semaines. Autant pour m’informer en temps réel sur la situation actuelle que pour me changer les idées (ce qui ne fonctionnait pas vraiment).

Je ne suivais plus les actualités quotidiennement depuis longtemps (si c’est important, l’information finit toujours par se rendre à moi), mais j’ai jugé qu’il valait mieux suivre l’évolution tous les jours vu les circonstances (au minimum les points de presse du gouvernement provincial).

Après un mois de confinement, j’ai recommencé à trouver les réseaux sociaux lourds et mon temps d’utilisation est sensiblement revenu à ce qu’il était auparavant. Et le 1er juin, j’ai finalement décidé de désactiver mes comptes Facebook et Instagram. Pendant les 4 mois (!) que mes comptes étaient désactivés, les journées étaient vraiment sont moins déprimantes. J’ai même désactivé mon compte Pinterest « personnel » à la mi-septembre parce que c’était mon rebound d’Instagram et Facebook (et parce que j’ai regardé The Social Dilemma)!

J’ai réactivé mes comptes Facebook et Instagram le 1er octobre parce que je commençais un nouveau projet et je voulais passer le mot. Par contre, je n’ai toujours pas réactivé mon compte Pinterest et ne pense pas le faire de sitôt. Jusqu’à maintenant, je suis satisfaite du temps que je passe sur les réseaux sociaux, même si je pourrais diminuer encore un p’tit peu!

Streaming

Comme pour beaucoup de monde, j’ai passé plus d’heures devant Netflix aussi. Juste pour donner un exemple, j’ai regardé les neuf saisons de The Walking Dead en rafale avec mes colocs. On s’est calmé le binging avec le début de l’été… mais j’avoue avoir recommencé avec le temps qui se rafraîchit! 🙈

Mais là, mon nouveau projet devrait m’aider à passer moins de temps à regarder des films et des séries… 😏

Appareils

J’ai fait quand même pas mal de ménage sur mes ordis, mon téléphone et mes « nuages ». J’ai notamment fait un grand tri de mon Google Drive et des différents fichiers sur mon ordinateur de travail. Un des gros morceaux qui reste à attaquer : la réorganisation de mes photos et vidéos. 😓

Désencombrement matériel

J’ai fait un tri de ma garde-robe qui m’a pris moins de 30 minutes. That’s it.

Plusieurs de mes vêtements étaient rendus trop grands ou bien je ne les portais plus. J’ai assez marché cet été pour perdre les quelques livres prises lors mon burnout de l’an dernier (ou pendant les premiers mois de confinement, peu importe!). 💪

Une de mes colocs s’amuse souvent à me prendre en photo lors de nos sorties pour aller au parc (ce qui explique certaines poses moins sérieuses!). On s’est rendu compte que j’avais toujours les mêmes vêtements (ou presque) sur le dos!

Bon, c’est sûr que c’est plus facile de porter la même chose plus que deux fois quand on reste chez soi sans recevoir de visite! Reste que ce constat-là va me rester en tête quand je renouvellerai certains morceaux. Je pense acheter mes prochains basiques neufs, mais fabriqués localement, pour les garder plus longtemps. Pour les t-shirts, j’ai envie d’encourager des artistes locaux; ça fait longtemps que je regarde du côté de Ana Roy, par exemple! 🙂

Avantages d’un mode de vie zéro déchet en temps de crise

En ce qui me concerne, j’ai découvert quelques avantages à un mode de vie zéro déchet en temps de crise :

1) On a moins besoin de sortir

Moins besoin d’acheter de produits à usage unique, plus facile de limiter les sorties. Les seuls items à usage unique que j’ai achetés, c’est du papier de toilette et des essuie-tout. Pis même là, une des toilettes de mon appart à un bidet depuis quelques mois. Mais je ne l’ai pas encore essayé… 😅

J’ai jamais été aussi contente d’utiliser une coupe menstruelle et des serviettes lavables pour ne pas avoir besoin de refaire des réserves de serviettes hygiéniques jetables!

2) On tire le maximum de son épicerie

Je peux maintenant facilement faire l’épicerie aux deux semaines (pour une personne) grâce à mes skills zéro gaspi! Je vide littéralement (j’insiste que l’utilisation du mot est ici au sens propre) ma section du frigo avant de faire l’épicerie.

3) On a le réflexe de se demander « En as-tu vraiment besoin? »

Oui, j’ai fait des achats en ligne ces derniers mois, et plus qu’à mon habitude. Pis même là, j’ai été raisonnable parce que j’ai pris le temps de faire une liste des choses dont j’ai besoin AVANT de commencer à magasiner. Chaque achat a été réfléchi au minimum pendant une semaine avant de passer la commande, et même plusieurs mois pour certains items.

L’exception : les livres. J’en ai acheté plusieurs que je voulais lire depuis longtemps (donc un désir plutôt qu’un besoin) et qui n’étaient pas disponibles à ma bibliothèque (qui était fermée pendant un bout anyway).


Voilà, c’était un résumé de comment j’ai tenté et tente toujours de gérer la pandémie sans trop sacrifier mes habitudes écolos. Comment ça s’est passé/se passe de votre côté?

Suggestions de lecture et d’écoute sur le sujet

2 Comments

  1. Fanny Grillot 21 février 2022 à 17 h 09

    Coucou,
    Je viens de me lancer dans l’écologie et je recherche une alternative aux bouteilles plastiques. On m’a conseillé des gourdes isothermes en acier inoxydable comme celles-ci https://iso-gourde.com/collections/gourdes-isothermes
    Qu’en pensez-vous? Il y a de meilleures alternatives?

    Merci beaucoup, belle journée

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    1. Écolo imparfaite - Auteure 21 février 2022 à 18 h 07

      Avant d’acheter neuf, il est possible de voir dans son entourage si quelqu’un a trop de gourdes ou voir en friperies/magasins d’occasions. J’ai plusieurs bouteilles d’eau réutilisables (5 de grosseurs différentes) : deux en plastiques qui m’ont été données par mes parents qui en avaient trop, et les trois autres, en acier inoxydable, ont été trouvées en friperies (payées 3-4$/chacune). Acheter neuf devrait être un dernier recours.

      Si vous avez déjà une bouteille réutilisable en plastique, vaut mieux l’utiliser jusqu’à sa fin de vie. C’est ce que je fais avec celles que mes parents m’ont données. Réutiliser une bouteille en plastique sera toujours plus écolo que d’en acheter une neuve, même en inox, à cause de toute la pollution engendrée par la production (matériel, fabrication, transport, emballages, etc.).

      Bon succès dans vos démarches! 🙂

      Répondre

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