J’ai quitté les réseaux sociaux

Pour un bout, en tout cas.

Le 31 mai dernier, j’ai annoncé sur Facebook et Instagram que je désactiverais mes comptes à minuit cette nuit-là. Autant mes comptes « personnels » que ceux pour ce blogue.

C’est une décision difficile (surtout dans le cas du blogue) que j’ai finalement réussi à prendre près de trois ans après le début de ma réflexion sur la place occupée par les réseaux sociaux dans ma vie.

Livre : Digital Minimalism de Cal Newport
Lecture que je vous recommande fortement.

Résolution 2020 : tendre vers le minimalisme digital

Au début de l’année, une de mes résolutions pour 2020 était d’avoir une démarche plus sérieuse vers le minimalisme digital. J’ai approfondi mes recherches sur la pollution digitale et abordé le concept du minimalisme digital.

Je ne sais plus quand exactement j’ai ouvert mon premier compte Instagram (c’était pour le blogue, donc j’imagine 2014-2015… je ne peux pas vérifier puisque mon compte est désactivé!), mais mon compte Facebook a été ouvert en 2008. Au départ, je ne voulais rien savoir de la plateforme. Je trouvais ça futile. Un ami de l’époque insistait (trop) pour que je me crée un compte, et j’ai fini par le faire pour qu’il me foute la paix avec ça.

Finalement, j’avais raison : ces plateformes sont une perte de temps quand on ne les utilise pas pour des raisons précises et avec intention.

À partir de 2016-2017, j’ai essayé de réduire mon temps d’utilisation des réseaux sociaux. J’ai même pris un mois de pause en 2019 (sans désactiver mes comptes; j’ai simplement désinstallé l’application Instagram de mon téléphone – j’avais déjà pu Facebook depuis plus d’un an – et bloqué les sites sur les navigateurs de ce dernier et de mes ordinateurs). Après cette pause-là, j’ai vu un changement marqué dans mon temps d’utilisation. J’étais satisfaite, mais je trouvais que c’était encore trop à mon goût certains jours.

Et là, PAF. : le gouvernement provincial annonce qu’on doit rester chez nous à cause de la COVID-19.

Blackout poetry de mon cru, fortement inspiré par les évènements actuels.

Du temps à occuper

J’ai peu de mandats de mes clients, donc beaucoup de temps libre. Mes colocs sont à l’appart constamment. Les nouvelles bougent vite. Ça m’a déboussolé un peu comme tout le monde. Au moins, j’étais déjà habituée à travailler de chez moi et de sortir peu. 😅

Je ne suivais plus les actualités en temps réel depuis très longtemps. Mais vu les circonstances, surtout pendant les deux premiers mois de la crise, j’ai recommencé à le faire. Si je suis pour dealer avec un nouveau normal pendant plusieurs semaines (voir mois), aussi bien comprendre le pourquoi et le comment! Évidemment, c’est vite devenu lourd, mélangeant (parce que ce qu’on doit faire ou pas change chaque jour ou presque) et anxiogène.

Je fais de la musique, un passe-temps pas très silencieux. Mes instruments et mon équipement sont dans la pièce où une de mes colocs travaille depuis le début du confinement (d’habitude, y’a que moi qui y travaille). Et le stresse m’empêcher de créer autant que je l’aurais voulu. J’ai donc comblé le temps mort avec de la distraction facile : les réseaux sociaux.

Sauf que je me suis vite « re-tannée » de Facebook, et Instagram a suivi pas longtemps après. Je suis revenu à mon état de 2019 ou je trouvais qu’il y avait trop de tout, tout le temps. C’est à ce moment-là que je me suis rappelé que pour plusieurs choses, c’est tout ou rien pour moi. Et si c’était aussi le cas pour les réseaux sociaux?

Et le temps de ralenti m’a poussé à me reposer certaines questions, à revoir mes priorités.

Rester sur les réseaux sociaux ou pas?

Parce que, techniquement, le concept actuel des réseaux sociaux ne concorde pas avec ma personnalité. Oui, j’aime partager mes écrits, ma musique et mes créations… mais je suis une introvertie. Je ne vois pas d’intérêt à partager des selfies, où je suis ou ce que je bouffe. Même si j’aimais partager ce que je créais, ça me demandait un effort de m’exposer comme je le faisais (surtout mes valeurs environnementales, au début de ma prise de conscience).

Et dans le cas des comptes pour le blogue… The Oatmeal résume très bien ce qui s’est passé ces dernières années :

Je viens de retrouver ça sur mon ordi; c’est ce que j’aurais dû mettre comme image pour mon annonce de départ! |Crédit : The Oatmeal

En gros, que je sois présente ou non sur les réseaux sociaux ne change pratiquement rien au nombre de personnes que je rejoins… à moins de payer pour booster mes publications. Je fais pas d’argent avec le blogue, donc je juge que l’investissement n’en vaut pas la peine.

Ça fait que je retourne au oldschool blogging. C’est-à-dire avoir un blogue sans réseaux sociaux à gérer en plus. Les petites mises à jour que je partageais normalement sur Facebook ou Instagram seront désormais sur le blogue. Écolo imparfaite revient à ce que le projet était à sa création : un journal de bord. Même chose pour mon site web.

J’ai conservé Pinterest (perso et pour le blogue) et YouTube, mais avec l’intention de les utiliser davantage comme moteur de recherche plutôt que comme distraction facile. Tsé, un tutoriel Youtube peut te sauver la vie ou quelques piasses! Je reste également sur LinkedIn pour le travail (je m’y connecte environ une fois par mois, donc ce n’est vraiment pas problématique!) En même temps, c’est une façon de ne pas tout arrêter d’un coup.

Je pourrai vous expliquer comment je m’y prends et comment j’ai commencé à réorganiser ma vie digitale (au-delà de juste les réseaux sociaux) si ça vous intrigue!

Vais-je tomber dans l’oubli?

Je sais que je vais rejoindre moins de monde, mais bon… C’est le « prix » à payer pour mieux gérer mon temps et arrêter de jouer avec ma santé mentale. Cela dit, vous pouvez rester à jour des nouvelles publications en vous abonnant par courriel (voir la marge de droite) ou en utilisant un lecteur de flux RSS (j’utilise Feedly, que je préfère largement au fil d’actualité chaotique de Facebook).

Pis tsé… vous pouvez toujours partager mes articles à votre entourage, hein? 😏

Je ne sais pas encore si je vais avoir une infolettre. Si jamais c’est le cas, j’ajouterai les personnes abonnées au blogue par courriel manuellement.


Fait que pendant le confinement, y’en a qui ont fait du pain… Moi, j’ai quitté les réseaux sociaux. 🤷‍♀

Avez-vous aussi entamé un changement d’habitude ou projet depuis le début du confinement? Si oui, comment ça se passe?

4 Comments

  1. Eve 17 mai 2021 à 13 h 34

    Bonjour Julie.

    Voilà pour répondre à ta question en conclusion de ton article.

    J’ai quitté les réseaux sociaux; Bon ! Facebook et Instagram, au début du mois (mai 2021). C’est dur les premières semaines, je l’avoue, surtout en file pour attendre ton tour d’entrer chez l’épicier et être la seule à ne pas avoir les yeux rivés sur l’écran d’un portable. Mais, c’est un peu les mêmes raisons que tous invoquent, qui m’a poussé de désactiver mes comptes.

    Ce matin, par exemple, mon envie de procrastination me fait tourner en rond sur Internet jusqu’à ce que je décide d’écrire « quitter les médias sociaux » dans la barre de recherche de mon navigateur. Je suis tombée sur ton article de blogue. J’évolue dans les mêmes eaux d’activités que toi, je suis peintre aquarelliste, illustratrice et folk-harpiste (harpe celtique).

    Finalement, je ne m’ennuie pas du flot des insipides publications. Je dors mieux depuis 2 semaines. Je suis moins anxieuse aussi, malgré tout. Mais, tout comme toi, cela m’effraie un peu et la question se pose: « mon Artreprise va-t-elle survivre sans les réseaux sociaux ? »

    Cela fait déjà presque un an que tu as fait le saut. Comment cela se passe maintenant pour toi ? Je suis curieuse.

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    1. Écolo imparfaite - Auteure 17 mai 2021 à 14 h 44

      Salut Eve!

      On dirait que ton commentaire est un signe…

      Imagine-toi donc qu’après la publication de cet article, je n’ai pas utilisé les réseaux sociaux pendant 4 MOIS sans problème, sans sentiment de manque (mais bon, avec la pandémie, c’est pas comme si j’allais manquer beaucoup d’évènements avec mon entourage ou des spectacles)! J’avais majoritairement remplacé mon temps passé en ligne par BEAUCOUP de marche (je marchais facilement 2h/jour), de la lecture et de la composition. J’ai finalement décidé de retourner sur les réseaux sociaux le 1er octobre 2020 parce que ce temps de pause m’a donné l’envie de repartir ma chaîne YouTube musicale. Pis ben, je voulais partager mon nouveau projet avec le plus de monde possible alors… retour sur Facebook et Instagram.

      MAIS… Depuis janvier je dirais, je recommence à penser à prendre définitivement mes distances de ces plateformes. Je dirais qu’il y a gros max 5% des publications que j’y vois qui m’intéressent. Pis on voit pas mal de stock en scrollant, hein! Mais là encore, si je ne suis que sur YouTube (dans une niche de vidéos très spécifique où on est que deux personnes à le faire en français, pis même en anglais y’a pratiquement personne qui fait quelque chose de similaire) sans être sur FB et IG… qui va voir/écouter ce que je fais? C’est pas que je cherche absolument à gagner ma vie avec mon art ou d’être populaire, c’est juste que la création c’est ma façon principale de communiquer. Pis c’est l’fun d’avoir des retours sur un projet sur lequel t’as beaucoup travaillé, tsé!

      Côté vie sociale, j’ai jamais eu beaucoup d’ami.e.s et je ne suis pas très sorteuse. J’ai beaucoup compensé ça via les réseaux sociaux. Ce qui n’est vraiment pas pareil et, surtout, pas très sain. Honnêtement, si je quitte sans l’annoncer, je pense que personne ne va remarquer (sauf peut-être mes parents et mes colocs – mes frères n’ont jamais été sur les réseaux sociaux). Les personnes que je considère le plus comme des ami.e.s proches utilisent extrêmement peu Facebook et n’ont même pas de compte sur les autres plateformes. Alors ils ne suivent pas trop mes projets.

      Faut pas oublier le côté pression de performance! On peut jamais gagner contre l’algorithme et, si on veut avoir un semblant de chance, faut être constamment en train de publier de d’interagir avec les publications des autres (ç’a l’air que c’est de même que ça marche). Ce qui demande énormément de temps que tu passes pas à créer. C’est tellement de travail pour peu de retour. Par exemple, j’ai 88 abonnés sur Instagram. Environ 12 personnes en moyenne voient mes publications, et max 8 personnes like pis une fois de temps en temps, j’ai un commentaire ou deux… pis c’est souvent du spam. -_-

      Y’a aussi que je vais avoir 30 ans l’an prochain, et c’est une question que j’aimerais VRAIMENT régler pour bien finir ma vingtaine, haha! Pis quand je repense l’été, je ne m’étais pas sentie aussi bien et relaxe depuis LONGTEMPS (les dernières années depuis 2012 ont été rough pour moi)! Je sais donc déjà que côté humeur et motivation, ça aide énormément de ne pas être sur les réseaux sociaux. Mais comme tu dis… comment faire vivre son « artreprise » sans? Je pensais peut-être faire une expérience et quitter les réseaux sociaux pendant un an, me concentrer sur ma musique et ma chaîne YouTube, et documenter comment je vis ça. Comme ça, c’est une période assez longue pour se « détoxifier », mais avec une possibilité de revenir sur ces plateformes si le besoin ou l’envie reviennent.

      Bref, quand je fais vite-vite la liste des points positifs versus négatifs pour essayer de prendre une décision à ce sujet, les points positifs sont franchement difficiles à trouver. Je pense qu’il y ait de bonnes chances que je redésactive ou même supprime carrément (je suis peut-être rendue là) mes comptes d’ici la fin de l’année. J’ai essayé de limiter mon utilisation, mais comme pour bien des choses dans mon cas, ça marche pas : c’est tout ou rien.

      (P.S. : J’ai jamais eu le problème d’utiliser les réseaux sociaux à l’extérieur de chez moi vu que mon plan de téléphone a très peu de données Internet, alors je l’ai garde pour les situations d’urgence ou quand j’suis perdue et que j’ai besoin de Google Maps… Le problème, c’est que dans les 10 dernières années, j’étais très rarement hors de chez moi!)

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  2. Romain 7 juin 2020 à 4 h 43

    Salut Julie,

    J’ai quitté les réseaux sociaux (par ce que ça me gonflait ) et tous les outils qui exploitent nos données (pour des raisons éthiques : pubs, influences négatives…) il y a quelques années.

    Et comme toi, j’utilise Feedly à fond ! C’est d’ailleurs à partir de cet outil que je suis arrivé sur ton article.

    Au passage, je l’utilise aussi pour les quelques chaînes Youtube que j’aime bien. Comme ça, pas besoin de compte Google et d’être abreuver de proposition de vidéos histoire que je passe 4h devant des vidéos sans queue ni tête.

    Comme toi, je tiens un blog et je ne me voyais pas trop me remettre aux réseaux sociaux pour le promouvoir. Sache qu’il existe des outils qui te permettent de publier des posts sans devoir te connecter. Le plus connu est Buffer mais je préfère utiliser Swello qui est français (Cocorico !).

    De cette manière, tu continues à promouvoir ton contenu et tu ne perds pas ton temps sur les réseaux.

    J’ai écrit un article pour donner des alternatives à tous les outils qui exploitent nos données si ça intéresse : https://www.koukarin.com/comment-proteger-ses-donnees-personnelles-sur-internet/

    Continue comme ça, j’adore le fond comme la forme !

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    1. Écolo imparfaite - Auteure 10 juin 2020 à 15 h 55

      Bonjour Romain,

      J’ai déjà suivi des chaînes YouTube avec Feedly, mais pour l’instant je préfère séparer lecture et visionnement.

      Je vais regarder du côté de Buffer et Swello, merci pour l’info! 🙂

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